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Deux salles de classe construites par Polytech Solidaire au Togo

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16 étudiants de l'association Polytech Solidaire sont partis au Togo au mois de juin 2022 avec l'objectif de construire deux salles de classe, l'une dans le village de Didrivé et et l'autre dans le village de Vogan-Mamissi.

Ces élèves ingénieurs des spécialités de Génie Civil, Énergie Électrique et Génie des procédés et bioprocédés se sont répartis en deux groupes afin de mener à bien leur mission dans chacun des deux villages. Deux associations ont accompagné cette mission humanitaire : Actions Solidaires au Togo (AST) pour le groupe de volontaires du village de Vogan-Mamissi et Volontaires Solidaires pour le Développement (VSD) pour le groupe du village de Didrivé.
Ils reviennent sur leur expérience humanitaire.

Votre objectif était de construire deux salles de classe dans les villages de Didrivé et Vogan-Mamissi. Comment s'est déroulée la mission une fois sur place ? Quelles en étaient les étapes ? 

Étudiants basés à Didrivé : L’association Volontaires Solidaires pour le Développement  nous a accueilli dès l'aéroport puis le lendemain nous sommes allés au village de Didrivé. Une fois au village, nous avons été accueillis par tous les villageois lors d’une cérémonie et danses jusqu'à la tombée de la nuit. Nous avons ensuite découvert notre lieu de vie, une case, où nous avons installé nos moustiquaires et nos matelas. Dès le lendemain, nous avons découvert le chantier qui avait déjà commencé afin que nous puissions voir l’école terminée avant la fin du mois. Tous les jours, nous allions sur le chantier pour aider le maçon. Pour l’aider nous avons fait différentes choses comme ferrailler les poutres, apporter des seaux de béton, porter des briques, remblayer le sol des salles de classe, faire de l’enduit, défricher à l’aide de machettes autour de l’école afin d’éviter que les animaux rampants viennent dans l’école, ainsi que peindre des murs de l’école et des portes. Lorsque nous n'étions pas sur le chantier, nous étions avec les enfants, à découvrir la culture du village comme la nourriture par exemple. Vers la fin de notre mission, nous avons fait des séances de sensibilisation sur différents sujets comme l’environnement. Nous avons informé les adultes et les enfants sur la durée de vie de certains déchets, où les jeter et comment s’en débarrasser dans le village, notamment en les brûlant car il n’existe pas de tri au Togo. Nous avons pu faire la sensibilisation pour les enfants dans l'école fraichement construite ce qui nous a beaucoup ému. Nous avons fini cette journée par une clean walk avec les enfants du village afin de ramasser les déchets présents dans le village. Notre séjour s’est terminé par une cérémonie d'inauguration de l’école et une fête du village le soir pour notre dernière soirée.

Pouvez-vous nous parler de votre vie quotidienne au Togo ? 

Étudiants basés à Didrivé : Au cours du voyage nous avons acquis une sorte de routine au village. Les jours de chantier, nous nous réveillons à 6h30, pour un petit-déjeuner à 7h, afin de commencer le chantier à 8h. Nous restions travailler sur le chantier jusqu'à 11h. Le repas du midi se faisait aux alentours de midi puis nous nous reposions aux heures chaudes (sieste et différentes activités) jusqu'à reprendre le chantier à 15h. La fin de la journée de chantier se faisait à 17h, ensuite nous prenions nos douches et profitions des enfants mais la nuit tombait vite (à 18h). Le repas du soir se faisait aux alentours de 19h, puis nous allions nous coucher tôt pour ne pas être trop fatigués le lendemain. 

Nos conditions de vie étaient assez précaires : nous dormions tous les 8 dans une case et n'avions pas accès à l'eau courante ni à l'électricité. Nous prenions nos douches au seau et faisions nos besoins dans des latrines écologiques ou des trous creusés dans la nature. Nous avions accès à des poches en plastique d'eau potable afin de boire, car l'eau que buvait les villageois nous aurait rendu malade. Les repas étaient cuisinés par des bénévoles de l'association et une partie de notre équipe. Nous mangions peu varié : pâtes, riz, semoule et patates, mais nous avons pu goûter aux épices et aux sauces locales. Une routine de corvées avait été mise en place entre les volontaires pour faire la vaisselle et mettre la table. Enfin, les week-ends des séjours à l'extérieur du village étaient organisés afin que l'on découvre le pays, en récupérant un peu de confort dans des hôtels quand nous étions chanceux !

Quelles ont été vos réussites ? 

Étudiants basés à Didrivé : Nous sommes très fiers d'avoir pu achever la construction de l'école avant notre départ du village. Avoir contribué à améliorer les conditions d'éducation des enfants, tout en travaillant main dans la main avec le village et l’association togolaise, a été sans doute notre principal accomplissement.

Lors de notre mission, nous avons aussi organisé un atelier de sensibilisation auprès des villageois sur le thème de la pollution liée aux déchets. Même si nous avons conscience que certaines habitudes ne se prennent pas du jour au lendemain, nous étions fiers de voir que le message était passé, particulièrement chez certains enfants.

Au final, nous sommes repartis de Didrivé avec le sentiment d'avoir beaucoup appris humainement durant ces quatre semaines, car c'est avant tout cela que nous retiendrons de notre mission.

Avez-vous rencontré des difficultés, si oui lesquelles ?

Étudiants basés à Vogan - Mamissi : Nous n'avons pas rencontré de soucis majeurs pendant notre séjour avec Actions Solidaires au Togo. Nous avons tout de même eu quelques petites difficultés comme la barrière de la langue. En arrivant au village et en parlant avec ses habitants, nous nous sommes rendus compte que très peu d'entre eux parlaient français, ils utilisaient tous l’éwé (dialecte de la région). Finalement, grâce aux nationaux de l'association qui nous accompagnaient, nous avons pu nous faire comprendre grâce à leurs traductions.
 

Avez-vous été accompagné par d'autres associations/ organismes sur place ? Dans quelle mesure ?

Étudiants basés à Vogan - Mamissi : Nous sommes partis avec l’association AST, habituée des opérations de solidarité dans le pays et avec qui Polytech Solidaire a déjà réalisé une mission il y a quelques années. Quelques mois avant le départ, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Georges et Hélène Afatolou, les co-présidents de l’association, lors d’une rencontre à Nantes. Cela a été l’occasion de trouver des réponses à nos (nombreuses) questions. Sur place nous avons été accueillis par le vice-président de l’association (frère du président) et des volontaires togolais. Nous avons pu passer quelques jours dans la maison familiale à Lomé avant de partir pour le village. Cette période d'acclimatation climatique et culturelle nous a été très utile pour apprendre à connaître les trois volontaires togolais avec qui nous allions vivre pendant un mois. En effet, c’est eux qui durant tout notre séjour au Togo nous ont fait découvrir l’histoire du pays, ses musiques, traditions, plats, sites touristiques, etc. Ils ont aussi fait office de traducteurs : comme évoqué précédemment, ce point a été central durant notre séjour afin d’échanger avec les villageois notamment. En fin de compte, nous n’étions pas que huit lors de cette mission mais bien onze. Nous avons tout partagé avec Ferdinand, Hervé et Aimé : matinées au chantier, préparation des repas, visites touristiques, activités avec les enfants et au village, nuits, moments musicaux, jeux, etc. 

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans cette mission  ?

Étudiants basés à Didrivé : Les villageois et plus généralement les enfants du village. Tout au long du voyage, les villageois ont été géniaux avec nous. L’accueil a tout simplement été incroyable. Ils nous ont offert des pagnes (tissus permettant de faire des vêtements, des sacs etc…) Ils nous ont immédiatement fait part de leur danse traditionnelle pendant 2-3 heures au cours desquelles nous avons pris part. Les danses étaient très compliquées au début puis nous avons réussi à nous en sortir tant bien que mal. Les enfants venaient nous chercher pour nous faire goûter des fruits (mangues, oranges, et autres) alors qu’ils pouvaient très bien les garder pour eux sachant qu’ils n’avaient pas beaucoup de nourriture. Nous avons également été invités plusieurs fois à manger chez nos voisins ou d’autres villageois et goûter la “pâte” traditionnelle accompagnée de la sauce, chez des villageois qui n’avaient également pas de la nourriture en grande quantité, mais ils étaient tous extrêmement généreux.

Qu'est-ce que ce voyage humanitaire vous a apporté ?

Étudiants basés à Didrivé : Nous avons appris énormément de choses pendant cette mission. Bien sûr, sur les techniques de construction différentes et beaucoup plus traditionnelles qu'en France mais nous ne pensions pas que la part d'échanges interculturels serait aussi importante. Par exemple, c'était vraiment impressionnant de découvrir les coutumes de nos voisins (culinaire, train de vie, famille), et ensuite de leur apprendre ce qu'était le système solaire ou comment la terre était ronde et non plate. Nous avons eu beaucoup d'échanges comme cela et cela nous a beaucoup touché.

Une anecdote à partager ? 

Étudiants basés à Didrivé : Alors que le voyage touchait à sa fin, nous avons eu le droit à une cérémonie bien spéciale. En effet, la tradition voulait qu’hommes et femmes soient recouverts d’argile pendant toute la soirée. Pendant ce temps-là, les organisateurs ont tracé sur le sol un dessin du continent africain dans lequel un bûcher a été placé. Une fois tous prêts, nous nous sommes réunis à l’intérieur de ce dessin et les locaux ont allumé le bûcher. Il faisait très chaud. Nous devions également danser autour du feu au rythme de leurs musiques traditionnelles. Lorsque le feu commençait à s'essouffler, le président de l’association VSD crachait du feu en mettant de l’essence dans sa bouche. C’était impressionnant.

D'autres missions de ce type sont-elles prévues ? 

Étudiants basés à Didrivé: L'association Volontaires solidaires pour le développement essaie de venir en aide à des villages reculés du Togo. Ainsi, comme notre projet le démontre, leur but est de rendre la vie des habitants un peu plus facile.

Étudiants basés à Vogan - Mamissi : Polytech Solidaire et Actions Solidaires au Togo ont la volonté de poursuivre leur engagement solidaire, particulièrement au Togo. Cet été, une équipe de volontaires de l’association solidaire de la faculté de médecine de Nantes a également construit un bâtiment scolaire au Togo, en collaboration avec AST. Une volonté commune aux deux associations est d’assurer un suivi dans les villages dans lesquels elles sont intervenues. Cela peut se manifester par des dons de matériel scolaire pour les élèves de ce village et permet d’assurer une continuité dans notre ambition d’offrir aux enfants de ce village des conditions d’éducation correctes. De plus, cela permet de prendre des nouvelles et d’entretenir les liens entre l'association et le village.

Polytech Solidaire a la volonté de poursuivre ces actions solidaires à l’international, avec des missions similaires ou d’autres types. Nous espérons que d'autres jeunes ingénieurs se mobiliseront à leur tour afin d'aider les populations qu'elles soient proches, à Saint-Nazaire par exemple avec les maraudes, ou sur un autre continent avec des missions plus lourdes.

Découvrez la mission de Polytech Solidaire en vidéo

Mis à jour le 27 avril 2023.