Vincent Le Borgne, diplômé ingénieur informatique et fondateur de Keosu

POLYTECH NANTES INFOS
N°17 - Juin 2014

Enfant, je voulais être « inventeur ». Après un passage à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, j'ai intégré  Polytech Nantes en formation informatique, option Architecture Logicielle où j'ai été diplômé en 2010.

Ingénieur en informatique chez Sopra Group

Comme beaucoup de jeunes ingénieurs en informatique, j'ai commencé mon parcours en SSII chez Sopra Group. D'abord développeur puis architecte junior, j'ai ensuite été promu consultant en gestion de l'information numérique. Ces métiers étaient passionnants sur tous les plans : rencontrer des clients, analyser leurs besoins et trouver les solutions techniques les plus adaptées.

J'ai beaucoup travaillé pour atteindre le « graal » de beaucoup d'ingénieurs : la réussite professionnelle. Mais pourquoi ? Pour s'intégrer dans la société ? Pour s'épanouir personnellement et financièrement ? Je me suis très vite rendu compte que, pour ma part, l'accomplissement ne se trouvait pas dans l'excellence professionnelle mais dans la création !


Les débuts de Keosu

Durant l'été 2012, j'ai eu l'idée ! En partant du constat qu'il n'existait aucun outil « open source » pour créer des applications mobiles aussi simplement que nous pouvons créer un site web, je me suis lancé dans la création de Keosu au début de l'année 2013.  L'idée est simple : créer un outil permettant à tout le monde de créer une application mobile sans savoir programmer (un CMS).

La création d'une start-up passe généralement par une phase d'étude de marché, de rédaction de business plan, de levée de fonds, etc. Bien que ces étapes soient les piliers de la création d'entreprise, j'ai décidé de ne pas les suivre. Sans doute trop terre-à-terre, je ne comprenais pas pourquoi s'attarder sur des formalités abstraites alors que je savais développer le produit seul. Je voulais du concret, convaincre le marché plutôt que mon banquier. Il n'y a pas de science exacte dans la création d'entreprise, les méthodes peuvent vous aider à sécuriser votre chemin, l'intuition peut vous faire monter ou chuter plus rapidement. Personnellement, j'ai tenté une ascension rapide.

En me basant sur la méthodologie « lean start-up », j'ai affiné mon idée et creusé le marché. Avec l'aide de plusieurs anciens de Polytech ainsi que plusieurs stagiaires et étudiants, un premier prototype est sorti en novembre 2013. Nous avons d'excellents retours des premiers utilisateurs qui nous encouragent à continuer ce projet.

Début 2014, le projet a pris un nouveau tournant avec l'arrivée de Jean Pascal Mvondo comme associé. Il prend en charge les aspects stratégie, communication et marketing.

Se lancer avec pour seuls appuis son énergie et sa passion n'est pas une chose simple. Des portes s'ouvrent tandis que d'autres se ferment, il faut se battre jour et nuit pour défendre son projet et lui donner toutes les chances de réussir. Il faut prendre des décisions vite, bien et surtout seul. Il faut assumer les erreurs, apprendre sans cesse, se diversifier pour pouvoir porter simultanément la casquette de chef d'entreprise, de commercial, de secrétaire, de chef de projet, de RH, de comptable et d'ingénieur. Il faut garder la motivation, le moral et l'énergie en toute circonstance.

La création d'entreprise, une satisfaction personnelle et professionnelle

Pourquoi se donner tant de mal à créer une start-up, alors que l'industrie nous ouvre grand les bras ? La satisfaction d'inventer et de créer est une expérience unique. Tu ne travailles plus pour satisfaire ton chef, ton porte-monnaie, ta situation sociale, ton orgueil ou ta carrière, tu travailles pour créer, inventer, apprendre et t'épanouir. Que d'excitation lors des premiers retours clients, des premiers encouragements et des premières victoires.

Financièrement, ce n'est pas toujours facile. Il existe beaucoup d'aides pour créer son entreprise, mais aucune d'elles n'est « magique ». N'imaginez pas arriver avec une bonne idée devant une institution, un investisseur ou un banquier et financer votre salaire ainsi que celui d'une équipe pendant la mise en place de votre projet. Pour ma part, j'ai décidé de mener en parallèle de la création de Keosu des activités de consulting. Cela me permet d'être « autonome »  financièrement (notez les guillemets qui montrent que les fins de mois ne sont pas toujours faciles) et de continuer à poursuivre mon objectif. Si l'énergie et la passion sont là, il y a toujours une solution pour mener à bien votre projet.

Il est également important de bien s'entourer. Implantées sur Rennes, les institutions régionales (Rennes Atalante, La novosphère, la cantine du numérique, la CCI), nous accompagnent au jour le jour dans la création et ses problématiques.

Dans tous les cas, que ce soit en suivant la voie de l'entrepreneuriat ou les multiples autres qui s'offrent à nous, EPANOUISSEZ VOUS ! Il n'y a rien à perdre, tout à gagner.

Lettre d'informations n°17

Mis à jour le 19 juin 2014.